• Photographies : Equipe de la Station marine d'Arcachon / Anouk Goedknegt, Hugues Blanchet, Xavier de Monataudouin, Patrice Gonzalez, Nicolas Savoye, Line Mornet, Olivier Maire, Benoit Gouillieux, Nicolas Lavesque, Guillemine Daffe
• Laboratoire : UMR EPOC

A partir de quelle densité de coques par m² observe-t-on une diminution de croissance et de taille chez Cerastoderma edule ?

C’est pour répondre à cette question que des chercheurs et des chercheuses de la station marine d’Arcachon (UMR EPOC) ont déployé - avec l’autorisation des gestionnaires de la réserve - un dispositif expérimental spécifique dans un secteur protégé du Banc d’Arguin. Des cages ont ainsi été disposées dans une zone soumise à la marée avant d’être « garnies » de coques de manière à obtenir des niveaux de densité variant de 10 à 600 individus par m².

La mise en place de l’expérience a mobilisé de manière intensive une dizaine de personnes pendant deux marées et nécessité une surveillance bimensuelle du dispositif pendant sept mois. En dépit des tempêtes et de l’ensablement des cages, l’expérience a pu se poursuivre jusqu’en mai 2019, fin programmée du suivi.

Au moment du bilan, et malgré les fortes différences de densités initiales, on dénombrait sensiblement le même nombre d’individus par cage, sur l’ensemble du dispositif. Les nombreux fragments coquilliers retrouvés à proximité des cages à hautes densités de coques laissent penser que la prédation exercée par les goélands pourrait avoir « égalisé » les densités. Une déconvenue pour les scientifiques qui avaient passé de longues heures de travail à collecter les coques, choisir la classe de taille à utiliser, les trier, les numéroter, les disposer dans les cages... Sept mois de suivi et un unique élément significatif à mettre en évidence : l’appétit démesuré des goélands pour les coques.